HOMMAGES

L'hommage des Russes

Enlarge left side Enlarge right side Enlarge the individual Russian student photo de groupe des étudiants réfugiés russes

Son Éminence accueillie à Louvain par l'oeuvre l'« L'Aide belge aux Russes », le 19 juin 1923.
Les abbés Derselle, dirigeants de l'œuvre, entourent Son Éminence. Plus à sa gauche Mgr Sipiaguine, ancien membre de la Douma, actuellement dirigeant du pensionnat Saint-Georges, à Namur.

La charité du cardinal Mercier débordait bien au delà des besoins de son diocèse. Aucun intérêt ne le laissait indifférent. Il fut, peut-être, le premier en Belgique à s'occuper du sort malheureux des Russes victimes du bolchevisme et plus spécialement des intellectuels. Cette préoccupation s'est fait jour dans les Lettres pastorales et dans ses instructions au clergé et aux fidèles de son diocèse.

Dans une plaquette parue en 1924 et intitulée « Le Cardinal Mercier et les Russes », M. Léon van der Essen rappelle qu'en octobre 1921, deux Russes réfugiés à Bruxelles, un ancien diplomate et un ingénieur, vinrent implorer, à Malines, l'aide du Cardinal en faveur de quelques jeunes officiers de l'armée du Tsar, évacués de Crimée après la débacle du général Wrangel, et qui aspiraient à reprendre leurs études universitaires interrompues par la guerre. Le Cardinal se fit un devoir de répondre à cet appel et d'étendre son intervention aux autres réfugiés russes qui se trouvaient en Belgique dans une situation analogue. Il eut le bonheur de pouvoir s'adjoindre la collaboration de deux frères, curés dans le diocèse de Namur, les abbés Derselle, qui avaient l'intention de quitter leur paroisse pour se consacrer aux missions de Galicie. Ils voulurent bien se charger de la direction de l'oeuvre nouvelle rêvée par le Cardinal. Telle fut la modeste origine de "L'Aide belge aux Russes".

Le Cardinal donna l'exemple des souscriptions en faisant, lui-même, un premier apport de 20.000 francs. Les autres évêques belges souscrivirent respectivement 2.000 francs; Mgr Ladeuze, recteur magnifique de l'Université de Louvain, mit à la disposition des exilés un local momentanément inoccupé de l'Université ou neuf étudiants pouvaient être logés. Les abbés Derselle leur apportèrent leur propre mobilier.

En dépit de diverses critiques qui furent faites à cette entreprise, l'oeuvre se soutint.

La nouvelle de sa création se propagea rapidement dans les colonies de réfugiés russes à l'étranger. Des appels déchirants arrivèrent de tous côtés de la part de jeunes intellectuels exilés, surtout de Constantinople. Le Cardinal envoya en cette ville l'abbé Clément Derselle qui y découvrit, à côté de celle des universitaires, une autre misère encore insoupçonnée: celle des petits enfants russes hospitalisés au pensionnat Saint-Georges et à l'orphelinat russe de Constantinople.

La charité du Cardinal ne fléchit pas devant cette nouvelle charge qui augmenta cependant dès le début de 1923 dans des proportions imprévues, les charges de "L'Aide belge aux Russes".

La tâche de réunir des souscriptions devint de plus en plus lourde et il fallut l'énergie toute particulière de Son Éminence pour y faire face.

Les jeunes intellectuels secourus se montrèrent, dans l'ensemble, dignes des efforts tentés pour leur venir en aide. "L'Aide belge aux Russes" est conçue dans un large esprit de tolérance. Ses bénéficiaires manifestèrent à plusieurs reprises leur reconnaissance au Cardinal. Au cours d'une visite de Son Éminence, en juin 1924, les étudiants prièrent l'Archevêque belge d'accepter le titre de "Père des étudiants russes en Belgique". Quinze jours plus tard, étudiants et réfugiés envoyèrent à Malines, pour remercier le Cardinal, une délégation conduite par le Père Iswolsky, aumônier de l'église orthodoxe de Bruxelles. Outre la section estudiantine et celle des émigrés orphelins russes, l'oeuvre a crée à Louvain un atelier d'objets artistiques russes. Comme le fait fort justement remarquer M. Léon van der Essen, la disparition de Son Éminence a été une rude épreuve pour cette noble institution, fondée si peu de temps avant sa mort.

Le comte Perovsky a fait observer, d'autre part, qu'au cours des dix siècles qui se sont écoulés depuis que l'Église chrétienne s'est scindée en deux, le cardinal Mercier est le seul qui ait réussi à établir une "trève de Dieu" entre le catholicisme et l'orthodoxie; on peut dire qu'autour de son cercueil l'"Union" s'est faite jusqu'à un certain point, et il conclut avec raison que pour la première fois depuis 1054, vraisemblablement, on a prié, dans les églises russes, pour le repos de l'âme d'un prince de l'Église catholique; et cette violence faite aux rigueurs des canons n'était que l'expression spontanée des sentiments de vénération et d'affection voués par des milliers de Russes au grand Cardinal.


Texte extrait de la page numéro CCXV de la deuxième partie intitulée hommages de l'ouvrage :
LE CARDINAL MERCIER (1851 - 1926) paru aux Éditions et presses Louis Desmet-Verteneuil à Bruxelles en 1927 - 413 pages
Motifs et Lettrines de K. Verhoeft. Planches d'illustration, noir et polychromie, des Établiss. Alex Deloge
Memorial Jubilaire   Le Cardinal Mercier   Hommage des Russes

Troisième partie. Essai de bibliographie

For Russia's Redemption by Désiré cardinal MERCIER, dans « Columbia ». Published by the Knights of Columbus. Vol. II, Number 10, May 1923, p. 4 et 17.

La tyranie soviétique et le malheur russe par MICHEL D'HERBIGNY, S.-J. En appendice : Extraits de documents du Saint-Siège et de S. Em. le cardinal MERCIER. - Paris, Editions « Spes », 1923.
Collection "Action populaire".)
A la fin du volume, on trouve les documents suivants :
1) Extrait de la lettre pastorale « Un grand exemple de Fraternité Universelle » (15 août 1922), pp. 237-245 ;
2) Réponse de S. Em. le cardinal MERCIER à la lettre ouverte du Comité National Russe (27 mai 1922), pp.: 246-252 ;
3) Lettre de S. Em. le cardinal GASPARRI à S. Em. le cardinal MERCIER (20 octobre 1922), pp.: 255-254 - page 361.

Pages documentaires et sacerdotales de la Croix de Belgique.
1925. - Le péril bolcheviste. Texte de la lettre-préface au livre de CHARLES SAROLEA, "Ce que j'ai vu en Russie soviétique", pp. 153-154 - page 364

La Documentation catholique. (Paris, Maison de la Bonne Presse.)
TOME XIV (juillet-décembre 1925)
- Texte de la lettre (datée du 6 décembre 1924) adressée à l'abbé Wraclaw Tworkowski, auteur d'une étude intitulée "Législation bolchéviste en matière religieuse et traitement indigne infligé aux évêques catholiques de Russie" (col. 739) - page 365

Notes iconographiques
TABLEAUX
Portrait, buste (Pâques 1925).
Loutchinsky, Eugénie (Russie)
Exposé au Salon des Artistes Français de 1926.
Collection de l'abbé Ryckmans, Malines.
L'artiste se pénétra de la physionomie du Cardinal tandis qu'il officiait pendant le semaine sainte à la cathédrale de Malines. Les diverses études exécutées dans ces circonstances furent soumises à son Éminence qui s'en montra si satisfaite, qu'elle accorda une longue séance de pose à l'artiste. C'est un des derniers portraits du Cardinal.

"Oeuvre très originale d'un beau dessin et d'une psychologie bien slave. L'artiste à voulu exprimer par ce regard profond, qui fixe quelque horizon lointain, l'état d'âme d'un surhom me pour qui les petites mesquineries de la vie, les questions matérielles notamment, comptaient pour peu de chose.
(Chanoine F. Crooij.)

Mme E. Loutchinsky témoigne d'aptitudes remarquables dans l'interprétation de la physionomie humaine et le portrait qu'elle fit récemment du cardinal Mercier ne le cède en rien, au double point de vue du métier et du sentiment, aux effigies de l'illustre Prélat que nous devons déjà au pinceau d'un Albert Bernard ou d'un A. Van Welie par exemple.
Une telle oeuvre, en effet, ne se borne pas à nous donner du modèle une superficielle ressemblance, mais fait apparaître à nos yeux son intime personnalité. Ce large front ne peut abriter que de belles et nobles pensées et, s'il y a du rêve dans ces yeux, on sent qu'ils peuvent regarder en face les dures réalités de la vie. Toute la physionomie indique le bonté, mais une bonté agissante et sans faiblesse."
(Les Artistes d'aujourd'hui.)
- page 384.

PYROGRAVURE
Sleptzoff, Basile (Russie).
Portrait de face. Archevêché de Malines. - page 389.


Mémorial jubilaire du Cardinal Mercier 1874 -1924
26,5 x 33,5 cm, 132 pages

Mémorial Edité sous la Direction de M. le Baron de Waha-Baillonville par la S.A. d'Éditions C.& I. Anvers. - Texte de la « Biographie », du "Cardinal dans l'intimité et Souvenirs Anecdotiques", "des Fêtes et de la Messe Jubilaire", "l'Assemblée Jubilaire", "Le Banquet", "de l'Épilogue du Jubilé", de Monseigneur J. Schyrgens, Secrétaire de "La Revue Générale" et Collaborateur à la "Revue Catholique des Idées et des Faits". "Bibliographie" dressée par le P. G. Scmitz, S. J. Directeur de la "Bibliothèque Choisie" et Président de la "Bibliographie Nationale" à Louvain. Légende du vitrail de l'Église Saint-Augustin à Anvers par M. Le Chanoine Th. Cooremans. Portrait en Lithographie Hors Texte, En-Têtes, Culs-De-Lampe, Lettrines sur Bois Hors et dans le Texte de René Leclercq. Photographies C. Rhein sur Plaques Gevaert. Clichés Van Der Ven & Cie. Sorti des Presses De V. Van Dieren & Cie, Anvers